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The Phoenix Rises
19 novembre 2012

Pain : We Come in Peace

 

pain_we_come_in_peace_dvd15/20

""We Come in Peace" est un fidèle

témoignage du groupe [...]"

 

 

« We Come in Peace »

Tels des aliens, des étrangers de notre civilisation et de notre espace-temps, ils arrivent. Ils prennent vie, face à nous, pour nous coloniser et nous asservir.
Créatures de l’espace, destructeurs ou amicaux, ils nous disent venir en paix. Mais est-ce réellement le cas ? La bande de Peter Tägtgren est-elle véritablement digne de confiance ? N’est-ce pas un monstre qui, avec le temps, est devenu de plus en plus vicieux et sombre ? Nourrissant le démon avec ses compositions certes accessibles, mais néanmoins de plus en plus diaboliques et metalliques, s’éloignant des teintes électroniques et ambiantes des débuts ?

Il est aujourd’hui bien loin le temps où Pain n’était qu’un projet solo destiné uniquement au studio, sans line-up et sans espoir de voir une représentation live du side-project créé par le mentor d’Hypocrisy. Désormais possesseur de sept opus studios, armé d’un véritable line-up et ayant écumé un nombre incalculables de pays (la tournée en ouverture de Nightwish lors de la sortie de "Cynic Paradise", l’ensemble des festivals lors de l’été 2012), Pain a pris une dimension étonnante et se veut actuellement un poids lourd de la scène moderne.
Sortie qui aurait pu paraître une hérésie il y a dix ans, "We Come in Peace" voit pourtant le jour, sous la forme d’un luxueux digibook A5 regroupant un dvd de deux concerts ainsi que deux disques audio distincts.

S’il n’apporte pas de grandes nouveautés ni un effort particulier pour se distinguer des dvd actuels inondant, "We Come in Peace" est un fidèle témoignage du groupe et de l’explosivité qui l’anime en concerts. Si on peut regretter l’absence de bonus utiles, ou de contenu de fond, on pourra au moins se satisfaire des deux excellents shows nous étant présenté. Le premier fut filmé dans une petite salle de Stockholm, rendant une ambiance presque intimiste et très proche du public, avec une salle en furie, tandis que le second a été capté lors du massif Masters of Rock devant plusieurs dizaines de milliers de fans, de nuit.
Le show de Stockolm est superbement filmé, avec une très belle lumière et une scénographie sobre mais parfaitement survolté par un Peter charismatique ainsi qu’une prestation des plus rock n’roll de David Wallin portant une crête punk sans discrétion. Le point noir se situerait plutôt dans le déroulement des bonus, forcément intercalés entre les titres (comme dans le "Elegies" de Machine Head) et qui ne peuvent en plus pas être désactivés ou regardés de façon individuelle. On se demande qui peut avoir eu une idée aussi peu ergonomique et agréable, tant on a l’impression que le soufflé et la tension retombe entre chaque session de bonus (des vidéos pipi/caca pas forcément intéressantes, voire carrément soulantes au bout de la dixième). Mais si on met ça de côté, force est d’admettre que rien que l’introduction du destructeur "Let me Out" suivi du magique "Dancing with the Dead" mérite de voir ce concert. Peter, ayant pris un peu de bedaine (la vie sur la route n’a pas que des avantages), se donne pourtant à cœur joie pour haranguer la foule tel un leader né. Revisitant l’intégralité des albums, Pain joue avant tout des tubes que les fans se font un plaisir de chanter en chœur. Des agressifs "Zombie Zlam" ou "Supersonic Bitch" en passant par le démentiel "Monkey Business" ou les ultra catchy "Nailed to the Ground", le tube absolu "I’m Going In", le superbe "Same Old Song" ou encore le nouveau "The Great Pretender" qui est repris par toute la salle.
Le groupe joue même le plus country Have a "Drink on Me" de manière acoustique, chacun s’asseyant sur le devant de la scène et se rapprochant du public pour un instant ouvertement fun où Andre Skaug (ancien bassiste du groupe) rejoint le groupe pour ce petit jam frôlant l’improvisation sur la fin.

Rien de similaire au Masters of Rock, où le groupe nous offre en plus le confort d’une setlist très différente, n’ayant pas la désagréable sensation (comme ça peut être le cas sur le nouveau dvd de Gojira par exemple) de regarder deux fois la même chose dans un contexte différent. La setlist en soi est tout aussi excellente, avec quelques vieilleries comme le spatial "Dark Fields of Pain" ou encore la sublime reprise du culte "Eleanor Rigby" des Beatles, repris par une foule complètement en transe. Certes, on retrouve les impondérables (l’enchainement "I’m Going In"/"Monkey Business", le final "Shut your Month" et ses « hoho » à foison, le single "The Great Pretender") mais l’interprétation en elle-même, sur cette immense scène de festival, est beaucoup plus carré et professionnelle. Le costume de Peter est également légèrement plus théâtral, le ‘sieur se parant d’une camisole de force (un petit air d’Alice Cooper) pendant que Michael Bohlin et Johan Husgafvel permutent constamment de chaque côté de la scène.

Globalement, "We Come in Peace" est donc un excellent produit, enrobé dans un très bel emballage, malgré quelques défauts évidents. A savoir le manque de bonus véritablement intéressants, leurs emplacements dans le concert de Stockholm ou encore les quelques différences perceptibles entre la version audio et video (dommage que "Dirty Woman" ne soit pas dans le dvd de Stockholm par exemple, alors qu’elle fut bien jouée ce soir-là). Cependant, il serait dommage de bouder son plaisir et de ne pas succomber face à cet alien certes venu d’ailleurs, mais vraiment des plus séduisants.

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